Orateur
Description
Au début de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030), la restauration des écosystèmes dégradés est devenue une priorité à l’échelle mondiale. Au Burundi tout comme dans certains autres pays, les espèces utilisées pour la restauration des forêts et des terres dégradées sont souvent limitées à quelques espèces exotiques, ce qui conduit souvent à l'échec de nombreux projets de restaurations. La présente étude a pour objectif d’évaluer les connaissances endogènes des populations sur les espèces ligneuses indigènes afin de sélectionner les espèces prioritaires pour la restauration des terres dégradées du pays. Les données ont été obtenues grâce aux entretiens avec les ménages (n=213) et les discussions de groupes (n=46) dans les communautés de Buhinyuza, Bururi et Isare. 133 espèces ligneuses appartenant dans 111 genres et 51 familles ont été recensées. La famille des Fabaceae est la plus importante. Les catégories d'utilisation les plus importantes sont le bois de chauffage (24,8%), les usages environnementaux (19,1%), le bois de construction (16,1%), les médicaments (12,1%) et les matériaux (11,2%). Sur base des valeurs de composite de saillance (CS), 56 espèces, soit 42% des espèces recensées ont été signalées comme menacées dans l’ensemble des sites étudiés. Le test de corrélation de Pearson a montré une forte corrélation positive entre le statut de menace perçu des espèces et leur utilité pour toutes les catégories d'utilisation (r=0,699 ; p < 0,01). Cette étude a montré que la communauté locale est très consciente des différentes fonctions des arbres indigènes pour le bien-être. Les espèces qui sont à la fois plus menacées et très utiles à la communauté sont recommandées en tant qu'espèces prioritaires pour la restauration forestière, les systèmes agroforestiers et les plantations.