Orateur
Description
L’enseignement de toute langue en contexte bi-plurilingue exige des compétences avérées de la part des enseignants. L’objectif global de cette étude qui porte sur l’enseignement du/en français est de comprendre pourquoi les enseignants de 5ème année de l’école fondamentale ont souvent recours à la langue maternelle lors de l’enseignement du/en français.
La transition linguistique paraît intéressante à étudier en classe de 5ème année fondamentale car c’est une classe qui se situe à un moment charnière entre un enseignement dispensé essentiellement en kirundi, langue maternelle au cours des trois premiers cycles du fondamental et un enseignement dispensé en français sauf le kirundi, l’anglais et l’entrepreneuriat, à partir du quatrième cycle.
À travers l’observation des pratiques de classe et les résultats issus de l’enquête par questionnaire, il a été constaté que les enseignants ont souvent recours à la L1 pour pallier les difficultés qu’ils éprouvent en L2. C’est une alternance codique qui n’est pas modérée et qui ne peut pas être perçue comme une stratégie mais plutôt comme un obstacle à l’apprentissage du FLE. Ainsi par exemple, lors de l’explication des leçons de/en français, le kirundi est toujours présent dans le discours des enseignants non pas pour comparer la L1 et la L2 en vue d’un transfert aisé ou pour éviter des interférences, mais comme un choix qui s’impose. En vue de bien gérer cette transition linguistique, des formations en cours d’emploi et/ou continues sur la didactique du bi-plurilinguisme s’avèrent indispensables.