Orateur
Description
Vu que les insectes ravageurs constituent une menace pour les cultures et les récoltes, les agriculteurs font souvent recours aux pesticides de synthèse qui sont néfastes à l’environnement et pour la santé de l’homme.
Ainsi, l’usage des biopesticides constituerait une alternative majeure vu leurs intérêts économiques, sanitaires et agroenvironnementaux. L’étude avait pour objectif de mettre en évidence les molécules bioactives responsables de l’activité pesticide de certaines plantes utilisées en combinaison ou individuellement; et ensuite éclairer les agriculteurs sur la meilleure méthode d’utilisation de ces plantes pesticides afin de mieux protéger leurs cultures, l’environnement et les récoltes. Les échantillons de feuilles et graines des plantes ont été collectés en commune Giheta, province Gitega, puis ont été acheminés au laboratoire du Département de chimie pour séchage. L’étude phytochimique a effectivement révélé que les extraits, aqueux et organiques, des feuilles et graines de ces plantes renfermaient des métabolites secondaires variés (alcaloïdes, glycosides, saponosides, flavonoïdes, tanins, stéroïdes et phénols) responsables de l’activité pesticide sur les insectes ravageurs de cultures et de récolte étudiés. Les extraits aqueux des feuilles de Tephrosia vogelii sont plus efficaces que les extraits aqueux des feuilles de Ricinus communis sur la chenille légionnaire. Les doses de 250 g/l et 125 g/l des extraits aqueux des feuilles de Tephrosia vogelii ont tué respectivement 13,4 % de la chenille légionnaire et 13 % du puceron noir par jour. La DL50 des extraits aqueux des feuilles de Tephrosia vogelii est de 114,3 g/l pour le puceron noir. Pour les extraits organiques, les extraits au n-hexane de 4 mg/ml ont montré une efficacité élevée sur le bruche de haricot et le charançon de maïs.
L’analyse de la variance (ANOVA) a montré que les taux de mortalité moyens de la bruche de haricot et le charançon du maïs diffѐrent selon les extraits et la dose. Ainsi, les extraits hexaniques à 4 mg/ml de Ricinus communis à feuilles blanches (9,4±0,12 %) et de Ricinus communis à feuilles rouges (9,3±0,13 %) (p = 0,9) ainsi que ceux des graines de Tephrosia vogelii (10,04±0,16 %) et des feuilles de Tephrosia vogelii (10,03±0,14 %) (p =1), présentent des taux de mortalité moyens plus élevés pour le bruche de haricot. Les DL50 des quatre extraits, sur le bruche de haricot, sont 2,16 mg/ml; 1,83 mg/ml ; 1,33 mg/ml et 1 mg/ml respectivement. Pour les extraits à l`acétate d’éthyle des graines de Tephrosia vogelii sur la même espèced’insecte, la DL50 est de 1,75 mg/ml. Par contre, pour le charançon de maïs, seul l’extrait hexanique des graines de Tephrosia vogelii a provoqué un taux moyen de mortalité plus élevé (9,97±0,16%) avec une DL50 de 1,66 mg/ml.
Au vu de ces résultats, les extraits des feuilles et des graines de R. communis et de T. vogelii contiennent des principes actifs efficaces contre les insectes ravageurs de cultures et de récolte, mais à des niveaux variés. Les extraits aqueux de TVF sont plus efficaces par rapport aux extraits aqueux de RCF sur la chenille légionnaire et le puceron noir. Quant aux extraits organiques, les extraits au n-hexane ont une efficacité plus élevée sur les 4 différents insectes par rapport aux extraits des trois autres solvants. Les doses de 250 g/l, 125 g/l des extraits aqueux et celles de 4mg/ml des extraits organiques ont donné des taux de mortalité plus élevés.